J'espère que c'est une blague - Chapitre 8


Un récit d'Abigaëlle P. (9e)

Une illustration d'Élise L. (9e)


Je suis la troisième arrivée au parc, derrière Romy et Émile. 

- Les autres vont bientôt arriver, clame Émile.

- Les autres? 

- Edmond puis Sami.

- Sami?

- Mon cousin.

Pour la première fois, j'apprends que le garçon qui m'a vu, par terre, sur le pavé, avec un genou en sang, se nomme Sami.

Je tourne la tête, et justement, les deux arrivent. Le fait qu’ils ont tant de misère à marcher dans la neige me fait rire. Mais mon hilarité s'arrête quand je constate qu’Edmond n’est pas là. C’est Louis qui accompagne Sami.

Les deux garçons se placent à nos côtés. Pas d’Edmond en vue. Je me ressaisis et je me dis qu’il arrivera peut-être en retard. Je décide d’aller m’asseoir sur un banc avec les documents pour le garçon en question, malgré la neige qui le recouvre. Romy vient me rejoindre tandis que les trois autres vont, quant à eux, se pratiquer pour la «lutte». 

Pfff, je désespère. Quand est-ce qu’il va venir, Edmond?! Pour que j’en finisse.

***

Après une heure d’attente, les garçons viennent enfin nous rejoindre. Maintenant, je n’en peux plus, je veux remettre ces documents à ce Edmond, sinon je vais les jeter à la poubelle, sans blague. Désolé, monsieur Riesle. 

- Bon, commencé-je d'un ton sec. Il est où Edmond?

- De quoi tu parles? réplique Sami.

- Ben, il est juste là, continue Émile en pointant Louis.

- Non, ça, c’est Louis!

- Qu’est ce que…  Ahhh, je comprends. Il te l’a fait, toi aussi.

Je ne comprends pas, contrairement à lui. Louis, c’est Louis, pas Edmond.

Je fais un signe d’incompréhension.

- Ed, il fait ce tour à tout le monde. Quand on lui demande son nom, il répond Louis, parce qu’il s’appelle Edmond Louis.

- Attends, attends, attends. Louis, c’est son nom de famille? que je questionne.

- Oui. Tu m’avais demandé mon nom, pas mon prénom, me répond Louis, enfin, Edmond, avec un sourire…  et un clin d'œil en plus de ça!

Je pense que je deviens toute rouge de fureur. On me joue dans le dos comme ça depuis maintenant presque une semaine? Je tends la pile de documents à Edmond, sans écouter l’anecdote de Sami, où il raconte qu’un jour, un garçon a cru pendant un an qu’il se nommait réellement Louis avant de voir son nom complet sur un papier.

Edmond prend les papiers. Je lui marmonne quelque chose, lui disant c’est quoi et pourquoi je lui les donne. Voyant ma frustration, il m'affiche un sourire qui se veut compréhensif, mais il est trop tard. Je suis tout simplement sur les nerfs. Je marmonne quelque chose et je décide de rentrer chez moi. 

Avant d’avoir la chance de parvenir à mon entrée, je suis accueillie par des voitures de police. Je vois ma mère en train de se faire rassurer par des policiers et policières. Je cours vers elle et elle crie en me voyant. J’ai quasiment l’impression qu'elle a peur de me voir, avant de comprendre qu’en fait, elle est tout simplement choquée.

- Eugénie! Mon Dieu, où étais-tu? J’ai donc bien eu peur! Je t’ai appelé au moins cent fois! me dit-elle, la voix tremblante.

- Ben, scuse, je n'ai pas regardé mon téléphone depuis au moins une heure. Qu’est-ce qu’il se passe?

Ma mère fait d'abord signe aux policiers que tout va bien avant de répondre à ma question.

- Tu m’as envoyé un « SOS » en message! Je ne comprenais pas mais je me doutais que quelque chose n’allait pas. Je t’ai donc renvoyé un message, puis je t’ai appelée tellement de fois que quand j’ai réalisé que tu ne répondrais pas, je me suis mise à paniquer et j’ai tout de suite pris ma voiture en direction de la maison. En arrivant, tu n’étais pas là. Automatiquement, j’ai appelé les secours, m’avoue-t-elle, semblant soulagée.

- Mais je t’ai pas envoyé de « SOS ». Ahhh…

Je comprends. Je n’ai même pas regardé mon clavier quand j’ai écrit à ma mère. D’une manière ou d’une autre, mon correcteur automatique a dû inscrire « SOS » au lieu de « souris ».

- Je voulais seulement te texter pour te dire qu’il y avait une souris dans la maison.

- Une souris?! me crie-t-elle.

- Euh, non, en fait, je pense que c’était plus un rat.

Ma mère pousse un cri encore plus fort que quand elle m'a vue.

- Ben là, c’est bien pire que de t’avoir pensé disparue!

Elle fait un malaise et une policière arrive en arrière d’elle pour la garder stable. Je suis un peu vexée par sa réaction, mais je me dis que ce qu’elle vient de dire, elle ne le pense pas vraiment.

Quand il commence à faire noir, mon père arrive finalement, ayant raté toute la scène. Avant le souper, je monte dans ma chambre et trouve une pile de papiers sur mon bureau. Je m’assois tranquillement, saine du fait que je n’ai plus besoin de trouver Edmond pour lui remettre ses dossiers.

Je feuillette la pile de feuilles et remarque directement que quelque chose cloche. 

«Cours de mathématiques»

«Notes de cours de français»

«Communiqué de sciences»

Non, non, non… Je regarde au haut de l’une des feuilles. Un petit autocollant est collé dessus.

«Remettre à Edmond».

Je n’ai pas remis les bons documents à Edmond Louis! Je lui ai donc offert quelque chose d’autre, et je n’ai aucune espèce d’idée de ce que ça pourrait être. Je dois recommencer ma quête pour lui donner les bons papiers. J’espère que c’est une blague.

- NONNNNNNNNNNNN!

La fin… ou peut-être pas?


* * * * * * * * * *

Salut! Moi, c’est Abigaëlle et je suis en 9e année. Je suis une fan de l’écriture; c’est l’une de mes passions! J’écris quand je m’ennuie, quand je suis censée faire autre chose… La forme d’écriture que je préfère est le récit. Justement, la fin de mon histoire J’espère que c’est une blague vient d'être publiée sur le blogue. J'espère que ce récit vous ait gardé captivés du début à la fin!





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