J'espère que c'est une blague - Chapitre 3

   

Un récit écrit par Abigaëlle P. (9e)

Une illustration faite par Élise L (9e)

Le message vient de ma meilleure amie, Emily-Rose. Je l’appelle Romy, un mélange de deux syllabes de son prénom. C’est la fille la plus gentille du monde. Elle ne ferait de mal à personne, en plus d’être douce, sensible et compréhensive.

Je relis le texto qu’elle vient de m’envoyer et je réalise que je vais devoir laisser les pensées d'Edmond derrière moi. J’envoie un «J’arrive.» et me dirige au parc qui est à deux rues de chez moi. Je me suis tellement dépêchée que je n'ai même pas pris la peine de prendre mon petit manteau d’automne. Je suis donc dehors en jeans et avec un simple chandail de laine. Génial.

J’arrive au parc à la course. Je trouve Romy, une fille de taille moyenne aux cheveux magnifiquement frisés et à la peau assez foncée. Elle est métisse, son père étant Ontarien, et sa mère Haïtienne. Elle est debout devant deux garçons qui se battent et un troisième les regardant. Je ne reconnais pas les concernés mais je m’approche de ceux-ci.

- Ça fait dix minutes qu'ils se battent! Ça commence à dégénérer, c’est pour ça que je t’ai appelée! Je ne sais pas quoi faire! s’exclame mon amie, visiblement effrayée.

Je prends mon courage à deux mains et m’avance vers les deux ados se bagarrant.

- Stop! crie-je.

Je suis quasiment rendue à les séparer quand je trébuche sur le pied de l’un d’eux et tombe au sol. La bagarre ne se finit pas pour autant. Elle s’est plutôt déplacée à moins d’un mètre de moi, puisque sinon, je suis dans le chemin. Je me frotte la tête, et quand je lève celle-ci, je vois une main tendue pour que je me relève. Je fronce les sourcils et voie que c’est le troisième garçon qui regardait la bataille qui me la tend.

Il est grand mince, et semble d'origine asiatique, mais je ne saurai dire de quel pays précisément. En tout cas, ses cheveux sont d’un noir foncé, tout comme ses yeux perçants qui m’empêchent de voir ses pupilles.

Je le fixe un moment, mais il m’affiche un sourire assez convaincant pour que je lui tende la main en retour et que je me relève par son aide.

- Désolé pour ça. Moi, c’est Émile.

- Moi c’est-

Il me lâche soudainement la main - ce qui fait que je retombe au sol - et cours vers les deux autres encore en train de se battre. L’un s'apprêtait à donner un énorme coup de poing à son adversaire, mais Émile est arrivé juste à temps pour l'en empêcher.

Pendant ce temps, je me relève, devant Romy, qui est assez bouleversée. J’entends Émile faire la morale aux lutteurs (enfin). L’un part, les sourcils froncés. Celui-ci à des cheveux bruns foncés et porte une chemise de couleur bleu. Bref, le sauveur de la situation revient avec l’autre garçon. Ceux-ci se ressemblent assez. On dirait presque qu’ils sont frères, quoique l’un d’entre eux à son toupet qui tombent devant ses yeux.

- Scuse man, c’est moé qui t’a fait trébucher, dit celui aux côtés d’Émile.

- C’est correct…

- C’tait pas contre toé, c’est juste qu’on s’pratique à faire un numéro d’lutte. Émile, c’est notre coach, pis c’est aussi mon cousin.

- Ah. (Oui, je sais, je n'ai rien trouvé de mieux à dire).

- Bon ben nous, il faut qu’on y aille, hein. Ciao! dit Émile avant de virer de bord.

Donc si je comprends bien, personne n’a dit à Emily-Rose que la bataille était volontaire, qu’Émile est un coach de lutte (?!) et que moi, je me suis rendue là pour rien, et je me suis ridiculisée en tombant au sol? Journée de fou. Mes pensées sont interrompues par Romy.

- Attendez! lance-t-elle en direction des deux garçons.

J’affiche un air d’incompréhension. Émile et l’autre gars se retournent.

- Est-ce que je pourrais, j’veux dire, marmonne-t-elle en parlant à celui qui m’a tendu la main. J’te trouve assez, hum.

Mon amie se mord la lèvre. Okkk. Donc elle trouve Émile mignon à ce que je voie.

- Tiens.

Celui-ci lui tend un morceau de papier. On dirait qu’il avait déjà préparé son coup d’avance.

- Bye, là.

- Romy reste figée sur place. Je lui prends son morceau de papier et y lis un numéro de téléphone. Elle m’affiche un petit sourire gêné. Je le lui rends mais avec beaucoup plus d’enthousiasme qu’elle. Je me tourne vers les deux gars, pendant que l’un d’entre eux sera peut-être le futur petit copain de ma meilleure amie. Ils sont assez loin, mais l’écho nous permet quand même d’entendre un peu ce qu’ils disent.

- T’es chanceux, man.

- Ouais! Attends qu’on raconte ça à Ed.

***

De retour chez moi, je suis en train de préparer une excuse envers mon prof de français, lui expliquant pourquoi je n’ai pas eu la possibilité de rendre ce qu’il m’a donné à Edmond. En même temps, je vais sur Spotify et je clique sur la playlist du chanteur portant le même prénom. La chanson qui s’affiche en est une que je n’ai pas autant écoutée que les autres: Appelle-moi Ed.

- Ed. Ce n’est pas la première fois que j’entends ça.

Et tout à coup, tout s’aligne.

- Attends qu'on raconte ça à Ed.

Ed. Pour Edmond.

* * * * * * * * * *

Salut! Moi, c’est Abigaëlle et je suis en 9e année. Je suis une fan de l’écriture; c’est l’une de mes passions! J’écris quand je m’ennuie, quand je suis censée faire autre chose… La forme d’écriture que je préfère est le récit. Justement, la suite de mon histoire J’espère que c’est une blague sera publiée prochainement sur le blogue. Je souhaite que ce récit vous garde captivés du début à la fin!