Misère, un récit de malchance



Texte écrit par Abigaëlle P. (9e)

Si je pensais que mes prochaines années allaient être de tout bonheur, j’ai bien l’impression que ça devra attendre 7 ans…  C’est ce mercredi 24 mars 2021, lorsque je m'apprêtais à m'asseoir au sol avec ma robe médiévale, que le miroir que je portais à ma main m’a glissé des doigts. Résultat: la vitre s’est brisée.

- Non! Je vais avoir sept ans de malheur! ai-je crié en premier.

Mise en contexte: Moi, Abigaëlle, était en pleine pratique générale pour mon cours de théâtre. Il fallait faire la scène d’une pièce nommée Les Femmes savantes, de Molière. Il est donc assez clair que l’action se déroule dans le temps de la Renaissance, soit avec des robes démesurées recouvrant les femmes de ce temps. 

Personnellement, j’ai obtenu le rôle de Bélise, une vieille tante qui n’arrête pas de penser qu’un certain homme est sous son charme. Pour se faire, il lui faut la possession d’un miroir, afin de se préparer avant la venue de, d’après elle, son âme sœur.

Bref, notre groupe classe est divisé en trois groupes. L’un d’entre eux avait comme devoir de se pratiquer dans le local de théâtre, tandis que les autres se dirigeaient vers celui à côté, le temps de laisser à l'équipe en question le temps de se préparer. 

Dans la classe où il fallait attendre la présentation du premier groupe, l’une des équipes était en pleine italienne : « Répétition rapide des dialogues d'une pièce. » (Merci Wikipédia). N’ayant rien d’autre à faire, j’ai donc décidé de m’asseoir au sol, l’espace ne comportant pas de chaises ou de pupitres à notre disposition. 

Pour cette action, j’ai un peu levé ma robe afin de pouvoir plus facilement me relever par la suite. Puis, d’une façon inconnue, le miroir que je portais à ma main a décidé de s'écrouler sur le plancher. 

Ai-je besoin de préciser que… je crois à ce sort du miroir cassé! Je crois qu’il est possible d’avoir 7 ans de malheur! 

- Non! Je vais avoir sept ans de malheur!

Le groupe de filles qui était en train de répéter, m’a regardé. Pour garder leur anonymat, je vais les nommer Adélaïde, Apolline et Gwendoline. 

- Si tu regardes pas le miroir, tu vas pas avoir sept ans de malheur, m’a dit Apolline. 

- Mais je viens de le regarder!

Effectivement, dès que l’objet vitré à fini sa course au sol, j’ai tout de suite vu le verre cassé. Je n’avais donc d’autres choix que de me pencher pour ramasser les morceaux pointus. L’une des filles, Adélaïde, m’a aidée et nous sommes allées jeter les détritus à la poubelle.

C’est de là que j’ai commencé à marcher la tête basse pour le reste de la période. Puis, faisant cette action, c’est là que j’ai entendu le bruit d’une musique orchestrale produisant un son si triste. Il venait de l’ordinateur de Apolline.

- Cette musique représente tellement ma situation, ai-je dis, désespérée.

- Et puis, le titre de la pièce est Misère, a ri celle qui jouait l’harmonie.

Misère. Bien oui, je suis dans la misère! En plus avec cette musique qui n’arrange pas mon cas!

Argh. Je devrais attendre jusqu’à mes vingt et un ans pour que le sort s’arrête!

Pendant le reste du temps où nous attentions dans le local, je n’arrêtais pas de supplier Apolline :

- S’il vous plaît! Peux-tu regarder comment rompre la malédiction du miroir cassé sur internet?

- Non! Je dois faire de la recherche pour de la musique.

Ma situation empirait. C’est à ce moment que mon enseignant est entré en scène.

- Euh, monsieur, j’ai brisé le miroir. Je peux vous rembourser? ai-je dit d'une voix qui devait sûrement faire pitié.

Sympathique, il a refusé. Nonobstant, il a quand même pensé ajouter :

- C’est tu moi ou, je sens une présence?

- Ah! Je vois quelqu’un là! a ajouté Adélaïde, en pointant le fond du local, entrant donc dans le jeu de mon professeur.

Après cette blague qui n’arrangeait pas mon cas, mon prof a pris le sac qui contenait les déchets de la poubelle, a fait un nœud et est parti je ne sais où avec.

Ensuite, il était temps de voir le travail de l’équipe qui se préparait, dans le local à côté, pendant le temps où l’incident s’est produit. Puis, c’était au tour de mon équipe de présenter. J’ai pu emprunter un deuxième miroir (pas besoin de préciser que j’avais peur de le casser, lui aussi), et, notre scène terminée, j’étais de retour dans l’autre local. 

J’ai pris soin de prendre mon ordinateur avec moi et je me suis installée dans un recoin de la classe pour faire une recherche : « comment arrêter malédiction miroir cassé ». Oui oui, c’est ce que j’ai écrit, mot pour mot. 

J’ai cliqué sur l’un des premiers liens que j’ai vus et y ai lu ce qui était inscrit. Quelque peu après, mon enseignant est entré.

- Abigaëlle, qu’est-ce qu’y s’passe?

- Monsieur! Ça dit qu’il fallait pas que je jette les morceaux du miroir dans la poubelle!

Étant la première chose que j’ai faite après ma gaffe, cela ne m’aidait en rien.

- Écoute, maintenant, le sac de poubelle est rendu au fond d’un container, a continué mon professeur.

Je me suis donc dirigée vers un autre site web.

« Prendre un bain de sel. »

« Agitez une baguette en sélénite vers le bas et loin de votre corps. »

Mais qu’est-ce que c’est que ça? Oui, j’aurai bien voulu aller à Poudlard, mais je ne m’y connais pas assez en magie pour utiliser une baguette!

Depuis cet incident, mon cerveau relie chaque malheur qui m’arrive à la malédiction du miroir brisé. 

Qui sait? Peut-être que j'écrirai une suite pour raconter mes mésaventures, à moins que je mette un peu de sel dans mon bain...

Ahh…

Misère.

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