Le garçon de mes rêves (Concours d'écriture du 25e de BD)


Histoire rédigée par Amélie S. (8e)

La première chose que je remarque est qu'il y a un chemin de fer. Ensuite je vois l'herbe à l'infini autour de moi, la plus belle lune que j'aie jamais vu et la grosse horloge. C'est seulement après quelques secondes que je remarque le garçon debout à côté de moi. Il tient une valise et un toutou dans ses bras. À côté de lui, il y a un petit chien blanc, qui me fait penser à un loup. Le garçon ne parle pas. Il fait juste me regarder. 

- Bonjour, je dis hésitante. 

- Bonjour, me répond t-il. Il paraît calme. 

- Que fais-tu ici tout seul? je lui demande

- J'attends, il dit tout simplement. 

On attend plusieurs minutes et ensuite je lui demande quel est son nom. Il ne me répond pas.

Je me réveille dans mon lit à la maison. C'était seulement un rêve. Mais un rêve qui avait semblé si réel. Pour une raison, je suis triste de réaliser que ce garçon n'existe même pas, que je ne lui ai jamais réellement parlé. Je me lève et je commence à me préparer pour l'école. 

Un mois. 

Un mois au complet que je rêve de ce garçon chaque nuit. 

Un mois au complet qu'on se parle. À chaque soir, il semblait plus parler. Il voulait me connaître de plus en plus. Il me demandait ma couleur préférée, ce que j'aimais dans la vie, mes ennuis, tout. À chaque fois que je lui posais une question, il ne répondait pas, mais c'était correct. Je pouvais sentir qu'il se sentait plus confortable avec moi. Nous ne faisions rien d'intéressant, mais c'était le meilleur que je me suis sentie dans toute ma vie. Il me faisait sentir comme si j'avais un ami. Je pouvais lui parler et il m'écoutait. 

Ce soir, j'arrive dans mon rêve et j'aperçois le garçon.

- Bonjour! je dis, comme à chaque soir.

- Bonjour, il me répond comme d'habitude. Il me demande comment je vais. Je dis que je vais bien et on parle encore un peu. Je lui pose donc la question que je pose chaque soir. 

- Qu'est ce que tu attends? 

- Je ne sais pas, répond-t-il alors. J’étais stupéfaite. D’habitude, il évitait ce sujet et ignorait cette question. 

Nous regardons le chemin de fer pendant ce qui semble des heures en parlant de plein d’autres choses. 

- As-tu peur? je lui demande enfin. Il hoche la tête. 

- De quoi as-tu peur? Je veux l’aider. Je veux aider ce garçon qui m’a tant aidé à me sentir heureuse. 

Il ne me répond pas. 

Je passe quatre autres jours à essayer de l’aider, en lui disant qu’il peut me faire confiance. Je ne veux pas qu’il se sente forcé à me dire ses secrets, je veux juste qu’il soit heureux. Le cinquième soir, il me dit de quoi il a peur. 

- J’ai peur de ma prochaine destination. 

Oh. Je vois. Il a peur de partir. 

Je suis sur le point de dire quelque chose, n’importe quoi, mais le bruit de mon alarme me réveille. Non! Je me sens découragée de ne pas avoir pu aider le garçon, la seule fois qu’il a besoin de mon aide. 

À contrecœur, je sors de mon lit pour préparer mon sac d’école. 

Durant les premières périodes, je laisse mon imagination aller, puisqu’on prend des notes de cours et on écoute des présentations, donc je n’ai pas besoin d’écouter. C’est en sciences, durant une des présentations à propos de l’espace que je me rends compte de quelque chose d’important. Moi aussi j’ai peur. Moi aussi j’ai peur de perdre mon seul ami, peur de perdre tous ces moments que nous avons partagés. 

Durant le dîner, je cours le plus vite possible, jusqu’à la bibliothèque. Je n’ai pas de temps à perdre. Je me trouve un coin caché de tout le monde et je mets mon alarme pour sept minutes avant la prochaine période. Je m’assois confortablement et je ferme les yeux. 

Je me retrouve devant le chemin de fer et le garçon me regarde.

- Écoute, je lui dis, tu n’as pas besoin d’avoir peur de ce qui t’attend, parce que tu ne vas jamais savoir si tu n’y vas pas. Tu as besoin de partir. Moi aussi j’avais peur de te perdre, mais nous allons nous retrouver dans un autre rêve, je te promets. 

Le garçon -mon ami- me regarde alors avec une expression de réalisation. 

- Merci, il me souffle. 

C’est alors qu’un énorme train rouge vient s’arrêter devant nous. C’est son train. C’est le train qu’il doit prendre pour voir le reste du monde. 

Le garçon embarque dans le train, suivi de près par son chien et m’offre un sourire, un des plus rayonnant que j’aie jamais vu, et je lui souris à mon tour. 

Avec un grand bruit, le train disparaît dans l’horizon… 

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